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🧠 Intelligence artificielle au travail : révolution ou menace pour les jeunes diplômés ?

Mélissa GEROLT

28/07/2025

🧠 Intelligence artificielle au travail : révolution ou menace pour les jeunes diplômés ?

Une percée fulgurante dans le monde professionnel

En 2023, l’explosion des outils d’IA générative comme ChatGPT, Midjourney ou Claude a amorcé un tournant majeur. Très vite, les entreprises ont intégré ces technologies dans leurs processus internes : création de contenus, analyse prédictive, automatisation du support client ou encore rédaction de mails commerciaux.

Selon le rapport 2024 de l’OCDE intitulé “The Impact of AI on Jobs”, près de 27 % des métiers actuellement occupés par des jeunes diplômés présentent un fort risque d’automatisation. Les métiers du marketing, de la comptabilité, du droit ou encore du service client sont les plus concernés. Cette tendance pose un défi de taille : comment former les nouvelles générations à des compétences qui risquent d’être dépassées dans 3 à 5 ans ?

Les jeunes diplômés en première ligne

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les jeunes entrants sur le marché du travail sont parmi les plus exposés aux effets de l’IA. Pourquoi ? Parce que les tâches les plus facilement automatisables sont souvent celles confiées en début de carrière : recherches, rédaction de notes, saisie de données, reporting...

Cela n’est pas sans conséquences sur l’intégration professionnelle des jeunes talents. Les premières expériences sont fondamentales pour acquérir des réflexes métiers, développer une intelligence de situation et affiner sa posture professionnelle. Si ces étapes sont court-circuitées par l’automatisation, le risque est réel : des jeunes moins formés, moins confiants, et plus précaires.

Mais le tableau n’est pas uniquement sombre. Certains experts, comme Nicolas Bouzou ou Julia de Funès, estiment que l’IA ne supprimera pas les métiers, mais en transformera la nature. La clé, selon eux, est d’apprendre à travailler avec l’IA plutôt que contre elle.

Nouvelles compétences, nouvelles opportunités

Dans un marché qui évolue aussi rapidement, l’agilité intellectuelle devient un atout stratégique. Les jeunes diplômés peuvent se démarquer en développant :

Une culture technologique de base, même en dehors des filières informatiques ;
Des compétences en “prompt engineering” (formulation efficace de requêtes pour les IA) ;
Une capacité à analyser de manière critique les résultats générés par les outils automatisés ;
Une compréhension des enjeux éthiques et juridiques liés à l’IA (notamment RGPD, biais algorithmiques, etc.).

De plus, des métiers entièrement nouveaux émergent : designer d’interfaces IA, auditeur d’algorithmes, responsable de l’éthique technologique, etc. Selon le cabinet McKinsey, d’ici 2030, près de 15 % des emplois relèveront de compétences qui n’existent pas encore aujourd’hui.

Et dans les entreprises, comment ça se passe ?

Dans les grandes entreprises, l’IA est désormais intégrée dans les feuilles de route stratégiques. Selon le baromètre KPMG 2025, 82 % des entreprises du CAC 40 ont déployé au moins un projet IA opérationnel, notamment dans la finance, la supply chain ou les ressources humaines.

Pour les jeunes recrutés, cela signifie qu’il est de plus en plus courant d’avoir à collaborer avec des systèmes automatisés, de suivre des modules de formation à l’IA, ou encore de participer à des groupes de réflexion sur l’usage responsable des technologies.

Dans les startups ou PME, l’approche est souvent plus expérimentale : on teste des outils comme Notion AI, Runway, ou Fireflies.ai, avec parfois peu de cadre. Cela nécessite une grande capacité d’adaptation et d’autonomie de la part des jeunes collaborateurs.

Quelle place pour l’enseignement supérieur ?

Face à ces évolutions, les établissements d’enseignement supérieur réagissent progressivement. Certains Masters intègrent désormais des modules IA dans des cursus non techniques : journalisme, droit, communication, marketing.

Des écoles comme HEC, Sciences Po ou CentraleSupélec ont lancé des certifications IA accessibles aux étudiants et aux alumni, dans une logique d’actualisation continue des compétences.

Mais le rythme reste parfois lent, et le décalage entre les besoins du terrain et l’offre de formation peut fragiliser l’employabilité des jeunes diplômés.

🤝 Quel rôle pour les réseaux d’alumni ?

Dans ce contexte en mutation, les réseaux alumni jouent un rôle clé. Ils permettent de :

Partager des retours d’expérience de terrain sur l’intégration de l’IA ;
Créer des webinaires, groupes de discussion ou ateliers pratiques autour de l’usage des outils ;
Mettre en lien des diplômés juniors et seniors pour échanger sur les pratiques et les bonnes stratégies d’adaptation.

Les jeunes diplômés y trouvent des conseils précieux, notamment pour ne pas se sentir isolés face à une transformation technologique parfois déstabilisante.

🚀 Conclusion : une génération face à un tournant

L’IA n’est ni une menace inévitable, ni une solution miracle. Elle impose une remise en question des compétences, des méthodes et des trajectoires professionnelles. Pour les jeunes diplômés, c’est un défi, mais aussi une chance de prendre part dès maintenant à la construction du monde du travail de demain.

Accepter l’IA comme un outil complémentaire, se former régulièrement, développer son esprit critique et s’appuyer sur son réseau : telles sont les clefs pour avancer avec confiance dans cette nouvelle ère.